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Législatives : un taux d'abstention de 42,9%


Du jamais vu sous la Ve République. Le taux d'abstention au premier tour des élections législatives est estimé à 42,9% dimanche 10 juin, selon les estimations Ipsos/Logica Business Consulting pour France Télévisions et Radio France. En 2002, il s'élevait au premier tour à 35,6% et en 2007 à 39,5%.
Le taux de participation se situerait donc en deçà des 60%, à 57,1%. Pour comparaison, il était de 60,42% au 1er tour en 2007 et de 64,42% en 2002. 
• Une tendance observée depuis 1993
"On est sur une abstention croissante aux législatives depuis 1993, de 31,5% à 40%", explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. "C'est un phénomène accéléré par l'inversion du calendrier électoral, les législatives perdent en intérêt pour les Français un mois après la présidentielle, qui reste l'élection pour laquelle ils se mobilisent."
A droite, certains voient dans cette abstention record un manque de soutien au gouvernement. Tout en soulignant qu'il "ne faut pas aller trop vite dans les conclusion", l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne, a déclaré : "Si on a une abstention record, c'est parce qu'il n'y a pas d'appétit de gauche. (...) Il y a toujours de l'inquiétude dans le pays, je vois dans le vote de ce soir un vote d'inquiétude."
• Moins de triangulaires qu'envisagées ?
Une chose est sûre : dans ce contexte, il est plus difficile pour les candidats de se maintenir au second tour.
Avec un taux de participation qui s'annonce entre 57,1 et 60%, les candidats devront obtenir entre 21,5 et 22% des suffrages pour espérer se maintenir au second tour, afin d'atteindre le seuil des 12,5% des inscrits, comme l'exige la loi. En conséquence, le nombre de triangulaires pourrait être légèrement inférieur à 100.
• Des électeurs plus mobilisés en Ile-de-France
Si la participation est globalement en baisse par rapport à 2007, elle augmenterait dans certains départements, notamment en Ile-de-France, à l'exception de la Seine-et-Marne qui enregistrait à 17 heures un taux de 46,57% contre 45% en 2007.
En Seine-Saint-Denis, où la participation est traditionnellement faible, elle s'établissait à 40,50% contre 37,81% et dans le Val-de-Marne à 42,48% contre 35,76%. Dans les Hauts-de-Seine, où plusieurs barons du sarkozysme sont en position délicate, elle progresserait de 40,93% à 43,43%. 
• Faible participation en outre-mer
Les électeurs d'outre-mer ont pu commencer à voter plus tôt, en raison du décalage horaire. Dès samedi pour la plupart d'entre eux, à 6 heures dimanche matin à La Réunion et à 7 heures à Mayotte. Ceux de Polynésie et les Français de l'étranger avaient voté le week-end dernier. 
Dans la partie de l'outre-mer qui a voté dès samedi, et où la participation est toujours plus faible qu'en métropole, les électeurs ont été très peu nombreux à se déplacer : 30% en Guyane, 33,1% en Martinique, entre 30% et 42% selon les circonscriptions en Guadeloupe.
• 46 millions d'électeurs pour désigner 577 députés
Après l'outre-mer, le vote a débuté dimanche en métropole pour le premier tour des élections législatives. Quelque 64 000 bureaux de vote de métropole ont ouvert à 8 heures. Ils doivent fermer à 18 heures dans la plupart des communes, et 19 heures voire 20 heures dans les grandes villes.
Les 46 millions d'électeurs sont appelés à désigner 577 députés parmi 6 603 candidats, dont 40% de femmes. Pour être élu au premier tour, un candidat doit réunir la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de suffrages égal au quart des électeurs inscrits. Au deuxième tour, qui aura lieu dans une semaine, le 17 juin prochain, la majorité relative suffira. 




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