Jean-François Copé répétait inlassablement deux choses : primo,
ceux qui se focalisent dès maintenant sur leur candidature à la
prochaine présidentielle feraient mieux de se concentrer sur la victoire
de l'UMP aux municipales de 2014 ; secundo, si Nicolas Sarkozy décide de revenir en 2017, il se placera quoiqu'il arrive "à ses côtés".
L'été pourrait bien avoir modifié quelque peu la donne : de retour de
vacances, le président de l'UMP semble avoir changé de braquet.
François
Fillon développe son écurie personnelle, Laurent Wauquiez essaie de
tracer sa route, Xavier Bertrand et Bruno Le Maire sillonnent la France
pour diffuser leurs idées… Alors que nul ne sait ce que Nicolas Sarkozy
fera le moment venu, Jean-François Copé est bien obligé, lui aussi, de
se préparer pour 2017. "Il ne veut pas passer pour un candidat de deuxième choix si Sarkozy n'y va pas", interprète un proche de l'ancien chef de l'Etat.
"Parler aujourd'hui de 2017 n'est pas responsable",
maintient Copé. Pourtant, lors d'un meeting devant 2 500 partisans à
Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), dimanche 25 août, le patron de l'UMP a
bel et bien avancé ses premiers pions.
Baisser
massivement les impôts, réduire la dépense publique de 130 milliards
d'euros, supprimer les 35 heures, baisser de 10% les cotisations
sociales, réformer le système d'indemnisation du chômage, avancer à
65 ans l'âge de départ à la retraite, réduire le nombre de
fonctionnaires, revenir sur le RSA, fusionner les départements et les
régions… "J'ignore si c'est volontaire, s'étonne un parlementaire à Châteaurenard, mais il est en train de nous présenter son programme de candidat à l'Elysée." Un programme anglé sur le thème de la "liberté", mot qu'il a prononcé pas moins de 47 fois dimanche !
"Que
Jean-François Copé se prépare pour une primaire ouverte dans
l'hypothèse où Nicolas Sarkozy ne serait pas candidat, ce n'est pas un
sujet", esquive le sénateur Roger Karoutchi.
Tel est le
paradoxe. Jean-François Copé se prépare bel et bien à ce que Nicolas
Sarkozy ne revienne pas dans la vie politique, mais il ne veut pas
donner l'impression de s'occuper davantage de 2017 que de 2014, et
surtout de manquer de loyauté vis-à-vis de l'ancien chef d'Etat. "Les militants ne lui pardonneraient pas", analyse un proche. La course pour la prochaine présidentielle risque de lui sembler longue.
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