L'instauration de la "métropole d'Aix-Marseille-Provence", selon
l'appellation officielle, figure dans l'avant-projet de loi réformant la
décentralisation, en cours de transmission au Conseil d'Etat et qui
sera examiné, selon le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, au Conseil
des ministres du 10 avril.
Le texte prévoit que la métropole "se
substituera" à six intercommunalités existantes (communauté urbaine
Marseille Provence Métropole, communautés d'agglomération du Pays
d'Aix-en-Provence, de Salon-Etang de Berre-Durance, du Pays d'Aubagne et
de l'Etoile, du Pays de Martigues et syndicat d'agglomération nouvelle
Ouest Provence). Un ensemble de 1,6 million d'habitants (plus d'un
million pour la communauté urbaine actuelle).
Il est prévu que "la
métropole d’Aix-Marseille-Provence exerce de plein droit, au lieu et
place des communes membres, les compétences des métropoles de droit
commun", est-il ajouté.
Ces compétences, très vastes, sont encore
étendues par rapport à l'existant. Selon le texte transmis au Conseil
d'Etat que s'est procuré l'AFP, elles devront "élaborer et conduire un
projet d'aménagement et de développement économique, écologique,
éducatif, culturel et social de leur territoire". En outre, l'Etat
"pourra déléguer" aux métropoles les aides à la pierre pour la
construction ou la rénovation de logements.
M. Ayrault s'était
rendu le 10 septembre dans la cité phocéenne pour "engager concrètement
la décision du gouvernement de créer ici une métropole puissante",
appelant à "sortir des paralysies, des jeux personnels, pour mobiliser
tous les acteurs".
Au ministère de la Décentralisation, on faisait
observer jeudi qu'il y a eu "trois mois de concertation" localement
autour de ce projet. "On arrive à trouver des terrains avec les élus,
mais aussi avec la société civile", souligne-t-on au ministère. La
ministre Marylise Lebranchu avait répété le 8 février que "la
détermination de l'Etat et du Premier ministre (était) inchangée".
Hostiles
au projet, huit des neuf présidents d'intercommunalités du département
des Bouches-du-Rhône avaient boycotté sa visite. Seul le président de la
communauté urbaine de Marseille, Eugène Caselli, s'est déclaré
favorable à la réforme.
Au bout du compte, "c'est la loi qui décide", commentait-on jeudi au ministère.
La
naissance de la métropole d'Aix-Marseille-Provence était prévue pour
après les élections municipales de mars 2014. Mais le gouvernement
tablait alors sur une adoption définitive du projet de loi à l'été,
alors qu'il parle désormais de "l'automne", ce qui implique de retarder
l'entrée en application de la réforme.
La réforme prévoit que la
métropole "sera divisée en territoires", dotés chacun d'un conseil
d'élus qui donnera son avis sur les dossiers le concernant avant
l'examen du Conseil de la métropole.
Mais --chose impossible
ailleurs--, les conseils de territoires pourront se voir déléguer des
compétences par les communes membres de ces territoires.
Outre celle de Marseille, les agglomérations parisienne et lyonnaise sont dotées d'un statut particulier.
L'avant-projet
de loi crée la "Métropole de Lyon" qui exercerait, dans son périmètre
géographique, à la fois les compétences de la communauté urbaine
actuelle, mais aussi celles du département et certaines de celles de la
région.
Un accord a déjà été conclu en ce sens entre la communauté urbaine et le département, anticipant sur la loi.
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